Victime de son succès depuis quelques années, le crowdfunding suscite toujours autant d’interrogations autour de son fonctionnement. Penchons-nous dessus et essayons de répondre à la question que vous vous posez certainement : qu’est-ce que le crowdfunding ?
Crowdfunding : définition, concept et genèse
Le crowdfunding est un mot anglais qui se traduit très facilement : financement (« funding ») par la foule (« crowd »). En France, nous utilisons plus couramment le terme de financement participatif.
Le principe et la philosophie du crowdfunding sont résumés très simplement dans la définition du mot. En effet, il s’agit de financer un besoin par la foule et non plus par une seule et unique entité telle qu’une banque. Par conséquent, ce groupe de personnes forme une foule qui apporte ensemble les fonds recherchés. Pour en savoir plus sur cette foule qu’on appelle les crowdfunders, on vous dit tout dans cet article.
Outre cette définition du crowdfunding, il est important de souligner que ce n’est pas un mode de financement récent ni révolutionnaire. Certains le comparent à la tontine (type de placement financier), d’autres font la relation avec les us et coutumes de certaines communautés d’individus qui financent ensemble l’ouverture d’un commerce. Mais le crowdfunding est né de l’autre côté de l’Atlantique, aux États-Unis, avec la Statue de la Liberté.
En effet, une association de Franco-Américains s’est constituée pour donner naissance à l’oeuvre d’Auguste Bartholdi. C’est en réunissant ensemble, telle une foule, un maximum de dons, qu’ils ont été en capacité de créer ce qui est devenu l’emblème de l’union de la France et des États-Unis.
Au fil des années, de nombreux monuments et projets ont vu le jour grâce au principe du financement participatif. Plus proches de nous, la campagne électorale de Barack Obama fut financée grâce au crowdfunding. Puis des artistes tels que Grégoire ont pu produire leur album grâce à des particuliers comme vous et moi. Depuis, le financement participatif s’est ouvert à d’autres champs d’application et notamment aux entreprises avec l’évolution récente de la loi en France.
À lire : Les franchises se tournent vers le crowdfunding
Crowdfunding et législation
Le crowdfunding était un mode de financement relativement peu utilisé avant ces 10 dernières années. Du fait de l’évolution de sa pratique, le gouvernement a dû légiférer.
Ainsi, le décret d’application d’octobre 2014 a mis fin au monopole bancaire pour le prêt des particuliers, donnant de fait la possibilité aux particuliers majeurs de financer une entreprise sous forme de prêt. Par la même occasion, le statut d’intermédiaire en financement participatif fut créé. Celui-ci s’applique pour les plateformes réalisant des prêts participatifs aux entreprises.
Quant aux plateformes d’equity-crowdfunding (financement par la prise de participation dans le capital d’une société), elles se voient obligées de disposer du statut de conseiller en investissements participatifs.
Le financement participatif ayant le vent en poupe grâce à un contexte économique favorable, la législation est en évolution chaque année et propice au développement du crowdfunding. En outre, les sites internet de l’ACPR et de l’ORIAS permettent d’accéder à l’ensemble des informations officielles en matières de législation sur le crowdfunding.
À lire : Tout savoir sur la fiscalité et le crowdfunding
1 crowdfunding, 3 formes de financement
Si le crowdfunding est un mode de financement à part entière, il regroupe en fait trois formes de financement : le don, le prêt et l’investissement dans le capital d’une société.
Le don regroupe deux sous-catégories :
- Réaliser un don comme vous avez l’habitude de le faire pour une association.
- Réaliser un don avec contrepartie (toujours en nature et jamais financière). Par exemple, si je réalise un don de 50€ pour un restaurateur, celui-ci me remerciera avec une contrepartie qui prendra la forme d’un menu entrée-plat-dessert. Les 50€ lui permettant de financer la création ou le développement de la société et de prendre en charge le coût de la contrepartie.
Le prêt regroupe également deux sous-catégories :
- Réaliser un prêt sans intérêt. Vous prêtez une somme d’argent, cette somme vous sera rendue intégralement et sans intérêt, tous les mois et le temps de la durée du prêt qui aura été convenue entre vous et l’emprunteur.
- Réaliser un prêt avec intérêt. L’entreprise immatriculée en France (pour les plateformes françaises) rembourse le capital qu’elle vous aura emprunté. Elle vous versera également des intérêts d’emprunt, généralement compris entre 6 et 8%. Bien mieux que votre livret A !
L’investissement dans le capital d’une société. Ici, une seule solution : vous décidez de prendre des parts dans une société en réalisant un investissement qui est souvent de 1 000€ minimum et de 4 000€ en moyenne. L’entreprise vous reversera des dividendes le cas échéant. Vous réaliserez des plus-values sur vos actions si l’entreprise (start-up) se développe comme convenu. Cet investissement est généralement réservé aux initiés.
Pourquoi financer un projet ou une entreprise ?
Aujourd’hui, près de 2,3 millions de Français ont financé des projets, des associations, des artistes ou des entreprises. Par conséquent, près de 500 millions d’euros ont été collectés grâce au crowdfunding. Et ce chiffre est en constante évolution !
L’association Financement Participatif France publie chaque semestre un nouveau baromètre du crowdfunding. N’hésitez pas à les consulter pour suivre l’évolution du financement participatif. Nous vous tiendrons également informés via nos réseaux sociaux.
Au-delà du nombre de personnes ayant déjà participé à des projets de financement participatif, voici quelques raisons pour lesquelles vous pourriez également devenir un financeur :
- Soutenir un membre de votre famille, un ami, une connaissance ou le projet en tant que tel
- Contribuer au développement de l’économie réelle
- Donner du sens à votre épargne
- Diversifier vos placements tout en participant à la création d’emplois et au développement des entreprises françaises
Pour aller plus loin : 7 règles pour réussir sa campagne de crowdfunding